Résumé des journées scientifiques 2004

du Réseau de sciences cognitives d'Ile-de-France (RESCIF)

« Norme/hors norme »


Cette année les journées se sont tenues à l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI).

Le thème « Norme/hors norme » a été abordé au cours des conférences du 6 février par des chercheurs : psychologue, psychiatre, neurobiologiste, économiste et philosophe, et discuté par certains ateliers du Réseau le 7 février au matin. En outre, lors de la journée du 6 février l’avenir de l’interdisciplinarité, particulièrement au sein des sciences cognitives a été envisagé avec des représentants du CNRS. Ont également été présentées les activités de Cognivence et les évolutions du RISC. Pour des raisons de normes de sécurité, l’ESPCI n'a pu nous accueillir, comme prévu, dans son nouvel "Espace des Sciences de Paris", cependant Pierre-André Legrand, responsable des expositions, nous en a fait la présentation vidéo.


vendredi 6 février 2004

Jacques Lautrey

�risc

Laboratoire « Cognition et développement » (UMR 8605), université Paris V

Dans l'étude de la cognition, la norme est la variation

La norme va toujours de pair avec les variations autour de cette norme. Dans l’étude de la cognition, comme dans bien d’autres domaines, il existe, néanmoins, une forte dissymétrie entre le statut épistémologique accordé à la norme et celui accordé aux variations autour de cette norme. La norme est le plus souvent considérée comme la manifestation des lois générales du fonctionnement cognitif tandis que les variations autour de cette norme sont le plus souvent considérées comme l’expression d’erreurs de mesure ou de bruits parasites qu’il faut neutraliser pour accéder aux lois générales.
Le propos de cette communication est de présenter quelques arguments théoriques et quelques résultats expérimentaux visant à montrer que la variabilité est, au moins autant que la norme, l’expression de lois générales du fonctionnement cognitif. Elle semble en effet intrinsèquement liée à une caractéristique centrale de la cognition, la plasticité, dont elle est à la fois la condition et le produit. S’il en va bien ainsi, la compréhension des mécanismes de la cognition passe par l’élucidation du rôle joué par la variabilité dans l’adaptation cognitive. Ce point de vue sera défendu en s’appuyant plus particulièrement sur l’étude des caractéristiques et de la fonction de la variabilité intra-individuelle dans l’apprentissage et le développement cognitif.


Roland Jouvent

�risc


Laboratoire « Vulnérabilité, adaptation et psychopathologie », CNRS

La normale


L'anhédonie est un symptôme présent dans de nombreuses maladies psychiatriques, mais aussi un trait de personnalité présent dans la population générale. Dans ce dernier cas, elle prédispose à des troubles dépressifs ou addictifs. Nous montrerons des exemples de variabilités intra- et interindividuels à propos de l'anhédonie qui concernent plusieurs plans :
- la distribution dans des amphithéâtres d'étudiants, à partir de questionnaires, s'avère suivre une répartition gaussienne. Les scores à ces échelles sont en fait légèrement instables, ce qui sera discuté.
- au plan expérimental en psychologie et en perception, nous montrerons comment le trait anhédonique va de pair avec des profils cognitifs tout à fait particuliers, qui semblent correspondre à une vulnérabilité à l'effort mental.
- enfin, sur le plan de la vision des contrastes, nous montrerons comment les anhédoniques ont des particularités du traitement perceptif visuel. (...)


Pierre Paul Vidal

�risc


Laboratoire « Neurobiologie des réseaux sensorimoteurs », université Paris VI

(...) Dans un second temps, nous montrerons que le concept de profil cognitif ne concerne pas seulement des comportements complexes mais aussi des conduites motrices qualifiées habituellement de réflexes. Nous exposerons, en prenant comme exemple le contrôle postural, comment l'approche probabiliste de synergies motrices, apparemment très simples et présumées réflexes, se heurte à de très fortes variations interindividuelles en relation avec le sexe des sujets et avec leur style perceptif.


Annick Vigne


�risc


Équipe de recherche sur les marchés, l’emploi et la simulation (UMR CNRS 7017), université Paris II

Dissonance cognitive et normes sociales

Les modèles économiques de norme sociale ont soulevé un grand intérêt ces dernières années, étant souvent utilisés pour expliquer des comportements qui semblaient échapper au cadre de rationalité substantive, voire de rationalité limitée. Si l’émergence d’une norme sociale reste difficile à cerner, son évolution dépend clairement du comportement des membres d’une société, ou du moins de ses membres les plus influents. Dans le même temps, les économistes se sont approprié le paradigme de dissonance cognitive, construit par les psychologues (Festinger, 1957). On peut dorénavant rendre une rationalité à certains comportements individuels, en montrant comment des normes sociales alternatives peuvent émerger pour réduire des dissonances cognitives qui altèrent le bien-être individuel. Ainsi, dans une société où la norme dominante passe par le travail et la consommation (les deux étant étroitement liés), les individus qui ne peuvent pas trouver de travail ou qui sont cantonnés à des emplois peu valorisants, expérimentent une dissonance entre ce qu’ils pensent devoir être et ce qu’ils sont. Dans ce cas, se référer à une norme alternative leur permet de réduire cette dissonance.


André Pierre Legrand

�risc



Responsable des expositions

Présentation de l'Espace des sciences de Paris (ESP), 10 rue Vauquelin - Paris 5e


Jean Lorenceau

�risc


RISC UMS 2551 -

Présentation du Relais d'information sur les sciences de la cognition


Mehdi Khamassi

�risc


Association Cognivence

Le mot de Cognivence (Association des étudiants en sciences cognitives d'Ile-de-France)

 

Jacques Dubucs

�risc


Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST), CNRS et université Paris I

Normes cognitives

discussion sur trois points :
– Le problème général d'une science du normatif
– La distinction entre les normes substantielles et les normes procédurales
– Le problème de reconnaître si une norme est satisfaite, le problème de satisfaire soi-même à une norme, et le rapport entre les deux problèmes.


samedi 7 février 2004

B. Quenet et G. Sabah

A. KLARSFELD

ATELIER « RÉFLEXION SUR LE CONCEPT DE MODÈLE »

Neurobiologie génétique et intégrative, institut de neurobiologie Alfred-Fessard et CNRS

Génétique moléculaire des rythmes circadiens (UPR 2216)

L’étude génétique des comportements est très prometteuse pour mieux comprendre les processus en jeu, par exemple dans l’apprentissage et la mémoire. La génétique des rythmes circadiens illustre particulièrement bien la puissance de cette approche. Le modèle initial, la mouche drosophile, a révélé des principes valables dans tout le monde animal, et même au-delà. Mais ces études illustrent aussi les limites et les conditions de validité de telles approches. Nous disent-elles quelque chose d’intéressant sur les recherches qui visent à identifier les gènes de prédisposition ou de susceptibilité à des maladies humaines, notamment psychiatriques ? C’est ce que je tenterai d’examiner.

 

B. VICTORRI

Laboratoire « Langues, textes, traitements informatiques, cognition », Lattice-CNRS, École normale supérieure

Analogie langue-protéines : réflexions sur l'expression et l'évolution des normes

Le métabolisme des protéines est aux systèmes vivants ce que les interactions langagières sont aux systèmes sociaux. Cette analogie peut se décliner assez largement, sur la base de la mise en correspondance de l'expression d'une protéine et de l'expression d'un énoncé. On peut ainsi comparer les différents niveaux de structure d'une protéine et d'un énoncé, les propriétés fonctionnelles des protéines et des énoncés, les phénomènes d'évolution, de relations génétiques, etc..
En s'appuyant sur cette analogie, on peut définir d'une manière plus générale une classe de systèmes qu'on appellera les systèmes productifs auto-reproducteurs. Ils sont caractérisés par l'existence d'une structure abstraite qui régit les interactions du système et dont la reproduction dépend en retour de ces interactions. On peut appeler "norme" cette structure abstraite, et modéliser ainsi dans un cadre général les phénomènes d'émergence, de structuration et d'évolution d'une norme.


Jacqueline Nadel et Marie Maurer


ATELIER « AUTISME »

Jacqueline Nadel

Introduction
Marie-Hélène Plumet et Eddy Venezziano


Hôpital Albert Chennevier, Créteil et Université Paris V

Intégrité ou déficits du développement d’une théorie de l’esprit dans le cas d’autisme ?


Ouriel Grynspan et Jean-Claude Martin,


LIMSI

Logiciels d’accès à la compréhension d’ambiguïtés sémantiques : outils spécifiques ou généraux ?


Guillaume Libert


Détection de ses propres mouvements et détection d’être imité : présentation d’un matériel informatique et robotique


Nicole Oudin (orthophonie), Joëlle Proust (philosophie), Arnaud Revel (robotique) et Jacqueline Nadel (psychopathologie développementale)

Stimulation des fonctions cognitives chez des adolescents non verbaux : quelle mentalisation des expériences ?
 
�Risc

 

 

 

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